Soutenance de thèse de Caroline Bec

Le Samedi 8 décembre à 9h00

à L’Institut d’Études His­pa­niques de l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV), Salle DELPY,

(31, rue Gay Lus­sac, 75005, Paris).

LES COMÉDIENNES-CHANTEUSES A MADRID AU XVIIIe SIÈCLE (1700–1767)

ÉTUDE SOCIO-CULTURELLE

sous la direc­tion de Madame Le Pro­fes­seur Annie Molinié-Bertrand

Durant la pre­mière moi­tié du XVIIIème siècle, en Espagne, tout par­ti­cu­liè­re­ment à Madrid, prin­ci­pal lieu de rési­dence de la Cour et capi­tale du royaume, divers fac­teurs his­to­riques, cultu­rels et artis­tiques engen­drèrent une évolu­tion de la pro­fes­sion de comé­dienne vers une spé­cia­li­sa­tion lyrique.
Dans chaque com­pa­gnie, le nombre de comédiennes-chanteuses aug­menta régu­liè­re­ment, les attri­bu­tions de cha­cune (fonc­tion ou emploi) se pré­ci­sant peu à peu jusqu’à l’interprétation exclu­sive de drames en musique en langue espa­gnole. Aussi la place prin­ci­pale que l’on attri­bua désor­mais aux comédiennes-chanteuses modifia-t-elle leur exis­tence, leur for­ma­tion et l’exercice de leur métier. D’autre part, la pré­sence d’interprètes lyriques ita­liens à Madrid entre 1737 et 1759 réorienta l’évolution des fonc­tions des chan­teuses espagnoles.
Dans une pers­pec­tive his­to­rique et sociale cen­trée sur la période 1700–1767, cette étude consi­dère tout d’abord les ori­gines et la vie pri­vée de ces artistes dans la Villa y Corte, puis les dif­fé­rents aspects de leur vie pro­fes­sion­nelle, et enfin, leur place dans la société madri­lène et plus lar­ge­ment espa­gnole, ainsi que le regard porté sur elles par leurs contemporains.

Annonce Journées d’études 26–27 octobre 2012

Pro­gramme

NOMMER, PENSER, INSCRIRE LA CRÉATION DANS L’HISTOIRE :
LES ARTS VIVANTS AU PRISME DU GENRE (XVIe-XXe SIÈCLES)

Jour­nées d’études orga­ni­sées par

Eli­za­beth CLAIRE (CNRS/CRH-CRAL)

Cathe­rine DEUTSCH (UNIV. PARIS-SORBONNE)

Raphaëlle DOYON (LABEX CAP/CRAL-HiCSA)

Van­nina OLIVESI (UNIV. PROVENCE)

La recherche en his­toire des arts et du genre a mon­tré que l’art plas­tique et la lit­té­ra­ture sont des pro­duc­tions cultu­relles liées aux idéo­lo­gies esthé­tiques et sociales qui mettent en œuvre et main­tiennent des sys­tèmes de valeur gen­rés. Qu’en est-il pour les arts per­for­ma­tifs, la danse, la musique, ou le théâtre ? La prise en compte des contri­bu­tions des femmes dans ces arts concourt à modi­fier les grands récits his­to­riques. Elle renou­velle notre com­pré­hen­sion de la mise en pra­tique des théo­ries et des valeurs esthé­tiques. Nous sou­hai­tons pro­lon­ger une réflexion qui aille au-delà d’une simple recon­nais­sance de la contri­bu­tion des femmes dans le domaine des arts vivants. Étudier le genre dans les actes de créa­tion et d’interprétation nous invite à sou­le­ver cer­taines ques­tions et para­doxes inhé­rents à ces arts. Les notions de pré­sence scé­nique et de traces, ainsi que les dis­cours mémo­riels et his­to­rio­gra­phiques qui entourent la créa­tion méritent toute l’attention de l’historien.
Nous sou­hai­tons notam­ment ques­tion­ner les concep­tions de l’art et de l’esthétique héri­tées du Roman­tisme, les croyances autour de la figure de l’artiste sin­gu­lier investi d’un génie. Nous cher­chons à com­prendre com­ment l’encadrement ins­ti­tu­tion­nel des artistes, en écar­tant la contri­bu­tion des femmes, ont sur­dé­ter­miné la recon­nais­sance et la valo­ri­sa­tion de la créa­tion au mas­cu­lin. L’étude des pra­tiques et des dis­cours des créa­trices et des créa­teurs qui trans­gres­sèrent les modèles nor­ma­tifs de la créa­tion nous per­met­tra égale­ment d’explorer com­ment celles-ci ont pensé et/ou construit his­to­ri­que­ment des contre-exemples et des stra­té­gies de résis­tance à ces modèles.
La pério­di­sa­tion de ce pro­jet se veut assez large pour par­ve­nir à des ana­lyses autant dia­chro­niques qu’exemplaires de micro-histoires et d’études de cas. Une approche trans­dis­ci­pli­naire per­met­tra d’examiner la créa­tion « fémi­nine » et « mas­cu­line » dans tous les arts vivants (ama­teurs et pro­fes­sion­nels) et d’explorer les pra­tiques cultu­relles mises à l’écart des défi­ni­tions tra­di­tion­nelles du mot art – par exemple, les danses de socié­tés ou bien la musique de chambre essen­tiel­le­ment des­ti­née au domaine privé.
Notre réflexion se décline selon trois axes : nom­mer consis­tera, pour cha­cun des arts, à étudier les repré­sen­ta­tions sociales asso­ciées à la défi­ni­tion des pra­tiques fémi­nines ; pen­ser posera la ques­tion de savoir dans quelle mesure les musi­ciennes, dan­seuses et actrices se consi­dé­raient elles-mêmes comme des « créa­trices » ; ins­crire revien­dra à s’interroger sur leur ins­crip­tion dans l’histoire et sur les méca­nismes qui en ont favo­risé l’oubli.

Ven­dredi 26 octobre 2012
École des Hautes Études en Sciences Sociales
Salle 8, 105 Bd Ras­pail, 75006 Paris

9h00-9h30 – Accueil avec café & crois­sants
9h30-10h15 – Pro­blé­ma­tique géné­rale des journées
Théâtre, danse, musique : la créa­tion dans l’histoire au prisme du genre
Eli­za­beth Claire (cnrs), Cathe­rine Deutsch (Univ. Paris-Sorbonne),
Raphaëlle Doyon (labex cap), Van­nina Oli­vesi (Univ. Provence)
10h15-12h30 – Pen­ser, ins­crire : repré­sen­ter l’ambiguité du genre
Modéré par Sophie Jaco­tot (Centre d’histoire sociale du xxe siècle)
Muriel Plana (Univ. Tou­louse II-Le Mirail)
Femmes et créa­tion : réflexions autour de Clara S. d’E. Jeli­nek
Patri­zia Veroli (Uni­ver­sità La Sapienza, Rome, Italie)
Dan­ser en couple : élisions, dégui­se­ments, syn­to­nies? Le cas des Sakha­roff
Yvonne Hardt (Uni­ver­sität zu Köln, Allemagne)
Re-Visiting Aus­drucks­tanz and Mas­cu­li­nity in Ger­many in the 1920s & 1930s:
Reflec­tions on Gen­der and his­to­rio­gra­phi­cal methods
12h30-14h00 – Pause déjeuner
14h00-16h30 – Pen­ser : image de soi et repré­sen­ta­tions
Modéré par Este­ban Buch (CRAL-EHESS)
Rosalba Agresta (Biblio­thèque natio­nale de France/EPHE)
Etre musi­cienne dans l’Angleterre du XIXe siècle : le cas de Louise Dul­cken (1811–1850)
Mouna Bel­ghali (cher­cheuse, comédienne)
L’apparition et l’évolution des actrices dans le théâtre maro­cain : rôles et image
Anne-Françoise Ben­ha­mou (ENS, dramaturge)
Met­teures en scène, per­son­nages fémi­nins : de quelques ques­tions de genre posées au théâtre
d’aujourd’hui
16h30-17h00 – Pause café
17h00-18h00 – Débat avec la salle et syn­thèse de la journée
En pré­sence du comité orga­ni­sa­teur et des modé­ra­teurs, modé­ra­trices et intervenant-e-s.

Samedi 27 octobre 2012
Ins­ti­tut natio­nal d’histoire de l’art
Gale­rie Col­bert, Salle Jul­lian, 1er étage
2 rue Vivienne, 75002 Paris

9h30-10h00 – Accueil avec café & crois­sants
10h00-12h30 – Nommer
Modé­ra­teur / modé­ra­trice : sera pré­cisé ultérieurement.
Aurore Évain, (cher­cheuse indé­pen­dante, pra­ti­cienne de théâtre)
Autrice /Actrice : d’un fémi­nin à l’autre
Sarah McCleave (Queen’s Uni­ver­sity, Bel­fast, Irlande)
Who gets cre­dit ? The iden­ti­fi­ca­tion of com­po­sers, cho­reo­gra­phers, and wri­ters wor­king in the eighteenth-century Lon­don theatres
Flo­rence Lau­nay (Cercle de recherches inter­dis­ci­pli­naires sur les musi­ciennes, artiste lyrique)
« Femmes com­po­si­teurs », « com­po­si­teurs femmes », « com­po­si­teurs fémi­nins » : les com­po­si­trices de musique vues par la presse fran­co­phone du xixe siècle
12h30-14h00 – Pause déjeuner
14h00-16h30 – Inscrire
Modéré par Hélène Mar­quié (Univ. Paris 8 Vin­cennes Saint Denis, cho­ré­graphe)
Marina Nor­dera (Univ. Nice Sophia-Antipolis)
Traces de créa­ti­vité fémi­nine dans la créa­tion, l’interprétation et la trans­mis­sion des “Carac­tères de la dance”
Fabien Guilloux, (Centre d’Études Supé­rieures de la Renais­sance de Tours)
Le sta­tut d’autorité de l’interprète fémi­nine dans l’œuvre de Gia­como Meyer­beer : la Coda-cavatine et le point d’orgue du Par­don de Ploër­mel (1859)
Monique Surel-Tupin (cher­cheuse, pra­ti­cienne de théâtre)
Les femmes et le théâtre : de l’exclusion à la recon­nais­sance
16h30-17h00 – Pause café
17h00-18h00 – Débat : syn­thèse et perspectives
En pré­sence du comité orga­ni­sa­teur et des modé­ra­teurs, modé­ra­trices et intervenant-e-s.

Podcast — Musique et Gender Studies — ENS

Les inter­ven­tions de Raphaëlle Legrand (Uni­ver­sité de Paris-Sorbonne) et Cathe­rine Deutsch (Uni­ver­sité de Paris-Sorbonne) qui ont eu lieu le 22 mai 2012 dans le cadre du sémi­naire “Musique, lit­té­ra­ture et sciences humaines — Regards croi­sés” orga­nisé par l’Ecole Nor­male Supé­rieure, rue d’Ulm, ont été enre­gis­trées et sont télé­char­geables ci-après (clic-droit de la souris) :

- Inter­ven­tion de Raphaëlle Legrand

- Inter­ven­tion de Cathe­rine Deutsch

Séminaire du 15 juin 2012

« Cin­quième ren­contre du CReIM »

Pré­si­dente de séance : Théo­dora Psy­choyou

La séance se tien­dra au Centre uni­ver­si­taire de Cli­gnan­court (Uni­ver­sité Paris-Sorbonne) en salle 120, 2 rue Fran­cis Crois­set — 75018 Paris (Métro Porte de Cli­gnan­court) de 13h30 à 18h30

• 13h30 — Raphaëlle Legrand (Uni­ver­sité Paris-Sorbonne) : Introduction
• 13h40 — Zdenka Osta­da­lova (Uni­ver­sité Paris-Sorbonne) : « Melle Sicard, musi­cienne et com­po­si­trice mécon­nue du XVIIe siècle »
• 14h20 — Caro­line Giron-Panel (Biblio­thèque natio­nale de France) :  « Orphée en jupons ou Mad­da­lena Lom­bar­dini Sir­men, “véni­tienne jeune et jolie”… et compositrice »
• 15h00 — Flo­rence Lau­nay (Mann­heim) : « “Comme l’étoile prin­ci­pale autour de laquelle tour­billon­naient de brillants satel­lites” : Sophie Gail, com­po­si­trice sous l’Empire et la Restauration »
• 15h40 — Pause
16h10 — Claire Bodin (CRR de Tou­lon) : Fes­ti­val Pré­sences fémi­nines de Tou­lon, bilan et perspectives
• 16h50 — Hya­cinthe RAVET (Uni­ver­sité Paris-Sorbonne) pré­sente son livre Musi­ciennes : Enquête sur les femmes et la musique, Paris, Edi­tions Autre­ment, 2011. Dis­cu­tantes : Flo­rence LAUNAY (Mann­heim) et Cécile PRÉVOST-THOMAS (Uni­ver­sité Sor­bonne Nou­velle — Paris 3).
Table ronde

Cinquième rencontre du CReIM

La cin­quième ren­contre du CReIM aura lieu :

le ven­dredi 15 juin 2012 de 13h30 à 18h

au Centre Cli­gnan­court, salle 120

2 rue Fran­cis de Crois­set, 75018 Paris

Le pro­gramme défi­ni­tif sera pré­cisé dans les tous pro­chains jours.

Musique et Gender Studies • Mardi 22 mai 2012 à l’ENS

Dans le cadre du sémi­naire “Musique, lit­té­ra­ture et sciences humaines — Regards croi­sés” qui se tient du 11 avril au 5 juin 2012, Raphaëlle Legrand (Uni­ver­sité de Paris-Sorbonne) et Cathe­rine Deutsch (Uni­ver­sité de Paris-Sorbonne) inter­viennent le mardi 22 mai, de 12h à 14h sur la musique et les gen­der studies.

Ecole Nor­male Supé­rieure, Annexe
46 rue d’Ulm
75005 Paris
R.E.R. Luxembourg

Pro­gramme Sémi­naire Regards Croi­sés ENS — Musique Lit­té­ra­ture Sciences Humaines

Festival Présences Féminines 2012

De la seconde édition de ce fes­ti­val qui se tien­dra du 20 au 24 mars à Tou­lon (cf. Programme-festival-PF-mars2012), nous vous invi­tons à vous repor­ter à l’édito du site “les Bijoux indis­crets” consa­cré à la com­pa­gnie éponyme qui est ani­mée par Claire Bodin :
La pre­mière édition de Pré­sences Fémi­nines s’est inté­res­sée à des femmes fran­çaises. Les noms, et cer­taines des œuvres de Louise Far­renc, Mel Bonis, Marie Jaël, Cécile Cha­mi­nade, Hélène de Mont­ge­roult, Lili Bou­lan­ger… et bien d’autres encore, ont été l’occasion de décou­vertes sur­pre­nantes, émou­vantes, par­fois enthousiasmantes.
La seconde édition du fes­ti­val, qui va éclore avec les pré­mices du prin­temps 2012, ouvre à l’Europe son explo­ra­tion du monde musi­cal fémi­nin avec quatre concerts, trois confé­rences et le déve­lop­pe­ment pro­gres­sif de nos partenariats.
Et ne nous y trom­pons pas, der­rière l’intimité du réci­tal, du duo violon-piano ou de l’ensemble ins­tru­men­tal avec voix, se cachent la puis­sance créa­trice, l’imagination, la volonté, l’originalité de toutes celles dont vous allez décou­vrir les noms, les des­tins et une par­tie de l’œuvre… Hen­riette Renié, Féli­cité de Gen­lis, Clara Schu­mann, Fanny Men­dels­sohn, Johanna Senf­ter, Ethel Smyth, Rebecca Clarke, Bar­bara Strozzi…
A elles toutes, ainsi qu’à nos inter­prètes qui créent pour l’occasion de nou­veaux pro­grammes, d’illustrer ces beaux mots de Mad­da­lena Casu­lana l’une des pre­mières femmes, appa­rem­ment la pre­mière, à avoir été publiée au 16ème siècle :
«[Je] veux mon­trer au monde, autant que je le peux dans cette pro­fes­sion de musi­cienne, l’erreur que com­mettent les hommes en pen­sant qu’eux seuls pos­sèdent les dons d’intelligence et que de tels dons ne sont jamais don­nés aux femmes. ”


Theodora Psychoyou

Theodora Psychoyou
Née à Athènes, Théo­dora Psy­choyou est maître de confé­rences à l’université Paris IV-Sorbonne (équipe Patri­moines et Lan­gages Musi­caux) et cher­cheur asso­cié au Centre de Musique Baroque de Ver­sailles. Elle a été pen­sion­naire de l’Académie de France à Rome-Villa Médi­cis (2005–2007) et membre de l’équipe du Réper­toire Inter­na­tio­nal des Sources Musi­cales (RISM ; manus­crits musi­caux anciens) à la Biblio­thèque natio­nale de France (1997–2005). Ses tra­vaux portent sur l’histoire de la théo­rie musi­cale aux xviie et début du xviiie siècles, sur ses stra­té­gies dis­cur­sives et sur ses sys­tèmes de repré­sen­ta­tion. Ils portent aussi sur l’économie et le sta­tut des sources musi­cales et théo­riques, et sur la musique reli­gieuse au xviie siècle, notam­ment celle de Marc-Antoine Charpentier.
Cur­ri­cu­lum et publi­ca­tions sur le site de l’équipe Patri­moines et lan­gages musicaux

Sur les musiciennes :

· « Les chan­teuses de Made­moi­selle de Guise et la musique de Marc-Antoine Char­pen­tier : une ren­contre sin­gu­lière », Chan­teuses : visibles, invi­sibles, sémi­naire de recherche du CReIM (Cercle de recherches inter­dis­ci­pli­naires sur les musi­ciennes), Uni­ver­sité Paris-Sorbonne, 21 juin 2011.
Com­men­taire sur l’enjeu de l’effectif fémi­nin dans un cor­pus déjà com­menté ailleurs (dans mon édition cri­tique des motets à six voix de Char­pen­tier publié par le CMBV en 2008, et dans mon article « The His­to­ri­cal Impli­ca­tions of a Dis­tinc­tive Sco­ring : Charpentier’s Six-Voice Motets for Made­moi­selle de Guise », New Pers­pec­tives on Marc-Antoine Char­pen­tier, éd. Shir­ley Thomp­son, Sur­rey, Ash­gate, 2010, p. 207–227).
· Conclu­sions de la jour­née d’études Les pra­tiques musi­cales fémi­nines à l’époque moderne : dis­cours et réa­li­tés, orga­ni­sée par Cathe­rine Deutsch, Centre de musique baroque de Ver­sailles, 4 mars 2011.